vendredi 2 septembre 2011

Un éloquent pot-pourri de recherches internet

Pour vérifier si l'image d'un P.S. en état de mort prononcée est partagée par d'autres, il m'a été permis, par une simple recherche sur Internet, de trouver ceci… avec la simple chaîne de mots-clés « PS doit mourir ».

La suite de mots est proche d'une phrase prononcée par Bernard Henri-Lévy au Journal du Dimanche en juillet 2009 (après la guerre pour le poste de premier secrétaire, puis la défaite aux européennes), « le PS doit disparaître ». Cf. Le résumé du Monde. Il s'exprime par la suite dans d'autres médias, où il affine sa pensée et précise qu'il voudrait voir un changement de nom, une refondation avec une primaire ou une vaste consultation.

C'est Pierre Moscovici qui relativise la critique dans un entretien à Marianne. Il refuse l'idée du statu quo et l'idée trop facile d'une table rase.

Mais laissons plutôt la parole au peuple. Voici ce qui ressort du fouillis de données que contient la toile.

À la même époque (2009), sur le forum de France2.fr, un certain JCL31, par un message sur le PS (la discussion étant partie d'une lettre de Martine Aubry aux autres chefs de la gauche), résume le quotidien du PS à une « bagarre de mots de chiffonniers », représentant d'une « gauche qui ne trouve son oxygène que grâce (…) à l'UMP », avant de proposer un florilège des dernières petites phrases, dont celle de BHL.


Sur le forum de hardware.fr, forum plus généraliste que le site informatique, en octobre 2009, un certain korrigan73 écrit dans une longue discussion sur le Parti de Gauche (alors bourgeonnant) : « le PS doit mourir. Idéologiquement parlant il l'est déjà depuis la mort de Tonton, il ploie actuellement, reste a lui péter les genoux pour qu'il finisse de mourir et rebâtir la gauche sur ses restes… ». À l'évidence d'aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon n'a pas réussi à rebâtir la gauche, mais le constat de mort est présent.

Bien plus tôt, en janvier 2007, alors que la campagne présidentielle de Ségolène Royal prend un mauvais tour, une blogueuse socialiste, Osemy, la louve, déçue par la survie des éléphants et le manque de cohérence de la candidate, annonce qu'elle n'est plus militante du PS. Elle voudrait même voir sa disparition, « pour laisser une chance au socialisme français de (…) se renouveler ». Elle aussi tend à croire que la solution est franchement anti-libérale et s'encarte - mais ce ne sera que pour un an - au PCF.

La même année, mais cette fois après les élections d'avril, mai et juin, un blog qui n'est plus tenu (2007-2008), nommé Groupe Jeune d'Opposition, était plus fin dans son analyse du potentiel du PS que M. Moscovici deux ans plus tard. Il ne se réjouit pas du gain de sièges aux législatives qu'il observe comme seulement basée sur de l'anti-sarkozysme ; mais surtout il écrit que plus de démocratie au sein du Parti n'est pas possible sans « sortie des institutions », et après avoir rappelé l'exemple du Parti communiste qui n'a cessé de se rénover en interne alors que son problème était lui-même, il voit dans les courants une force de blocage (mais propose leur retour dans un plus grand parti de gauche).

L'année 2008 est surtout marquée par le congrès de Reims en novembre. Le psycho-drame alors en cours amène à ce qu'on trouve un rapport de police sur l'assassinat du PS et le blogueur Nicks de commenter que le « Le PS doit mourir pour que la gauche renaisse. Ça peut se passer au congrès si Royal échoue. » La dernière phrase est probablement une erreur de lecture, car Mme Aubry était soutenue par une large coalition hétéroclite des anti-Royal et anti-présidentialisation du poste de Première secrétaire, qui allait de B. Hamon aux strauss-kahniens.

On trouve aussi sur le forum de magicmaman un fil qui contient un passage sur le Congrès de Reims alors s'approchant. Les participantes s'accordent sur une différence entre la gauche et les pontes du PS. Une habituée glisse, après avoir dit que ces derniers étaient pour la plupart centristes  : « Le PS doit mourir pour renaître (…) à gauche, les centristes du PS rejoindront Bayrou ça me semble être la seule alternative pour avoir une véritable force d'opposition (de gauche) en France. »

On trouve dans un blog hébergé par Mediapart un commentaire datant de 2009 qui reste une critique d'ordre général : « Le PS doit mourir, et si nous en sommes à ce point dans l'hexagone, la responsabilité en incombe seulement au PS et à ses lubies électoralistes. Mais tirer le bilan et assumer ses responsabilités et toujours très difficile, surtout pour le PS qui préfère accuser X ou Y plutôt que de se regarder dans une glace ! ». L'auteur, forgery, semble provenir de la gauche radicale ouvrière.

Bien mieux dit, Pascal Dinot écrit sur un blog hébergé par over-blog que le problème n'est pas, comme Manuel Valls le prétend, une alternative entre « changer ou mourir », mais celui de « mourir pour changer ». Il a en fait consacré une section de son blog à ce la « dissolution du PS » qu'il pressent.

De manière générale, ce serait tout le système socialiste qui serait pourri, notamment par l'argent et le pouvoir. C'est l'opinion d'un commentateur a fortiori sarkozyste qui répond au prénom de Bernard. Les meilleurs partent dans des partis plus à gauche, dit-il, chez les Verts, ou au centre ». Reste alors « tous ces grands cadres sans convictions qui ne savent que diriger ».